La longue descente aux enfers de Donald Trump…
Imaginez :
À 25 ans, votre père vous fait un prêt d’1 million de dollars que vous transformez en milliards en moins de 30 ans.
Durant ces 30 ans, vous devenez non seulement le président de l’entreprise familiale mais aussi du pays le plus puissant du monde : les États-Unis.
Vous êtes le premier président d’Amérique à être aussi riche…
Et en seulement quelques mois, tout votre empire s’effondre sous les yeux ébahis du monde entier.
Ça, c’est l’histoire de Donald Trump.
Ces dernières années, sa fortune a fondu comme neige au soleil, passant de 4,5 milliards de dollars en 2015, à moins de 2,5 milliards en 2022.
La plupart des actifs qui l’ont enrichi ne valent plus rien, et sa célèbre Trump Tower à New York (le symbole ultime de son succès !)… menace même de lui être arrachée.
Admiré et pris au sérieux il y a encore 20 ans, il est désormais considéré comme la caricature du promoteur immobilier par tous les professionnels du secteur.
La réalité, c’est que l’empire de Donald Trump est fragile depuis le début.
Son patrimoine immobilier qui l’a rendu richissime… est aussi ce qui a causé sa perte.
Pourtant, personne n’a vu venir sa chute.
Une chute causée par un nombre incalculable d’erreurs qu’il a commises tout au long de son parcours.
Des erreurs que beaucoup d’investisseurs immobiliers font, et c’est peut-être même votre cas…
Mais avant que je vous explique ce qui s’est passé pour que vous ne fassiez pas les mêmes maladresses, il faut que je vous explique comment il en est arrivé là.
La construction de l’empire
Trump a à peine 20 ans quand il fait ses premiers pas dans l’immobilier.
À côté de son cursus d’économie, il commence à travailler pour l’entreprise de son père, Fred Trump, spécialisé dans la construction de logements à New-York.
Après 6 ans à se former auprès de son père, il passe à la tête de l’entreprise familiale qu’il rebaptise la Trump Organization.
Avant de devenir le mastodonte à plusieurs milliards qu’elle sera quelques décennies plus tard, elle n’est encore qu’une petite société dédiée aux logements bon marché dans le sud de Brooklyn.
Trump, lui, voit plus loin ; beaucoup plus loin.
Plutôt que de poursuivre les affaires de son père dans l’immobilier bas de gamme, il décide de se spécialiser dans l’immobilier de luxe.
Son père lui fait un prêt d’un million de dollars pour l’aider, et c’est là que les choses sérieuses commencent.
En 1976, Trump rachète des parts du Commodore Hotel à New York qui est alors en train de prendre un coup de vieux, et lance un énorme chantier pour le remettre à neuf.
Il faudra attendre 4 ans pour que l’hôtel ouvre et commence à générer du cash…
Mais le coup est tellement ambitieux qu’il fait de Trump le promoteur immobilier le plus connu de New York en l’espace de quelques mois.
Le futur président des États-Unis cherche alors à capitaliser sur son succès du moment pour se faire connaitre bien au-delà de New York.
Il a alors une idée : construire un énorme gratte-ciel en plein Manhattan pour asseoir définitivement sa crédibilité dans l’immobilier de luxe au niveau national.
C’est ainsi qu’en 1978, il négocie la construction de son building dans le quartier d’affaires le plus prestigieux du monde.
5 ans et 200 millions de dollars plus tard, la Trump Tower ouvre officiellement ses portes sur la 5ème avenue… et elle ne fait pas l’unanimité.
Avec ses 58 étages, ses 200m de haut, sa façade en verre, son hall marbré et le nom de Trump écrit en grosses lettres dorées à l’entrée, elle est décrite comme “ridiculement pompeuse” et “prétentieuse”.
Il n’en fallait pas plus pour faire parler l’Amérique entière.
Malgré les critiques, le gratte-ciel fait un énorme coup de pub à l’homme d’affaires, et devient rapidement une belle machine à cash.
Avec ses commerces, ses bureaux et ses appartements, la tour attire et devient un point de chute idéal pour de très gros clients.
Les studios Universal y achètent un logement pour Spielberg, Hillary Clinton vient y dormir de temps en temps, l’ancien président de la république d’Haïti s’y installe…
Même Michael Jackson finit par y prendre un duplex quelques années plus tard.
Du pain bénit pour l’image de l’homme d’affaires.
Il passe alors à la vitesse supérieure.
Après avoir participé à la rénovation de la patinoire de Central Park pour plusieurs millions de dollars, il développe son empire sur New York.
Au cours des années 80, il achète pas moins de 16 immeubles de luxe sur les côtes de Manhattan, et enchaine avec le mythique Plaza Hotel pour plus de 400 millions de dollars.
Et ce n’est que le début d’une stratégie d’expansion aux quatre coins de l’Amérique qui va durer plus de 10 ans et lui rapporter des centaines de millions de dollars.
Dès 1984, Trump sort de New York en achetant un Casino à Atlantic City, le Trump Plaza, qui est annoncé comme un succès commercial.
Trump enchaine avec 2 autres casinos dans la même ville, le Trump’s Castle et le Trump Taj Mahal en 1988, qui lui coûtera à lui seul plus d’un milliard de dollars – le casino le plus cher jamais construit.
Pendant qu’il commence à investir au Canada, en Inde ou encore en Turquie, il diversifie ses activités à une vitesse impressionnante.
Jeux de société, bijoux, vêtements, parfums, produits alimentaires…
Il crée tous les produits possibles et imaginables en y mettant son nom.
Jusqu’à écrire un livre qui deviendra un des plus gros best-sellers de sa catégorie.
Au cours de la même période, il achète une équipe de football américain, et lance même sa propre compagnie aérienne de luxe.
À la fin des années 80, Trump pèse déjà plus d’un milliard de dollars grâce à tous ses actifs et les revenus liés à sa marque.
Trump est au sommet de sa gloire…
Mais ce que le grand public ne sait pas, c’est que les problèmes ont déjà commencé.
Ignorer les avertissements
En 1992, 4 des hôtels/casinos de Trump font faillite.
Malgré le milliard de dollars dépensés, le casino Trump Taj Mahal a dû déposer le bilan seulement un an après son ouverture.
La 8ème merveille du monde finit par entrainer les deux premiers casinos de Trump dans sa chute à cause de la concurrence qu’il leur faisait.
À 100km de là, le mythique Plaza Hotel de New York frôle la catastrophe.
Car il ne génère pas assez de revenus face aux prêts de plusieurs centaines de millions de dollars que Trump a contractés.
Mais ce n’est pas tout : au début des années 90, l’immobilier new yorkais subit une chute de plus de 15% des prix.
Pour cause ?
L’explosion d’une bulle spéculative qui avait pris place dans les années 80, et la hausse des taux d’intérêt qui n’a pas aidé.
Trump – qui n’avait pas suffisamment diversifié ses actifs – est vite ramené à la réalité.
À ce stade, il a plus d’un milliard de dollars de dettes… et il peine à voir l’argent rentrer dans les caisses.
Il est au bord de la faillite, et il le sait.
Pour ne rien arranger, les plus gros médias américains pointent certains problèmes qui vont sérieusement décrédibiliser l’homme d’affaires.
À commencer par sa célèbre Trump Tower : selon Trump, elle contient plus de 68 étages… alors qu’en réalité, elle en possède 10 de moins.
Et c’est loin d’être un cas isolé puisqu’il aurait fait la même chose avec sa Trump World Tower à New York en gonflant artificiellement ses chiffres de 72… à 90 étages.
Dans le même temps, il est contraint de revendre ses parts de l’ancien Commodore Hotel suite à des problèmes financiers à peine 15 ans après l’achat qui lui avait permis de se faire un nom sur New York.
La presse découvre aussi qu’il aurait menti sur les résidents supposés de la Trump Tower au cours des années 80 pour gonfler sa crédibilité et attirer du monde.
Donald Trump perd plus de 90% de sa fortune en seulement 2 ans, et sa légende menace de s’effondrer.
Mais plutôt que de changer de stratégie, il va décider de jouer le jeu à fond…
L’empire sous pression
En apparence riche (mais en réalité au pied du mur), Trump décide de jouer le tout pour le tout en misant sur ce qu’il a de plus précieux : son image.
Il cherche alors à être le plus médiatisé possible.
Il ira même jusqu’à passer dans un match de catch :
Une fois la tempête passée, il s’endette à nouveau pour faire grossir son parc immobilier.
Entre les années 90 et le début des années 2000, il investira dans près de 14 biens autour de New York et des grosses villes américaines (principalement des hôtels et des terrains de golf).
Sa valeur nette repasse ainsi au-dessus du milliard de dollars en 1997, et dépasse les 2 milliards en 2004.
2004, c’est d’ailleurs l’année au cours de laquelle il lance “The Apprentice” en tant que producteur et animateur.
The Apprentice, c’est une émission tournée dans les locaux de la Trump Tower dans laquelle des candidats s’affrontent pour obtenir un poste de cadre dans une de ses entreprises.
Avec 18,5 millions de téléspectateurs, le premier épisode est un succès immédiat.
Chaque épisode va ensuite attirer entre 20 et 25 millions de téléspectateurs, ce qui permettra à Donald Trump de gagner encore plus d’influence en allant toucher le grand public à la source.
C’est aussi une machine à cash qui lui fera empocher entre 50 000 et 1 million de dollars par épisode.
À la même époque, ses terrains de golf acquis quelques années plus tôt commencent à devenir vraiment rentables, grâce aux dizaines de milliers de dollars qu’ils lui rapportent chaque jour.
Puis en 2007, la tendance s’inverse à nouveau.
La crise des subprimes touche de plein fouet les États-Unis, et comme pour la plupart des investisseurs, elle va avoir un impact sur la fortune de Trump.
De 3 milliards de dollars de valeur nette en 2007, il redescend en dessous des 2 milliards en 2008.
Heureusement, grâce à ses investissements dans l’immobilier de luxe qui souffre peu de la crise, et son émission The Apprentice qui attire entre 10 et 20 millions de téléspectateurs… il s’en sort très bien.
Il profite des taux d’intérêt bas et des opportunités de marché pour acquérir 6 biens majeurs entre 2008 et 2011, dont le Trump National Golf Club à Washington, et la Trump Towers Istanbul en Turquie.
Il va alors connaitre l’ascension la plus folle de toute sa carrière.
En 2009, il redépasse les 2 milliards de dollars de valeur nette, et double sa fortune 5 ans plus tard.
Jusqu’à ce que des rumeurs sur son avenir professionnel voient le jour…
En 2012, l’homme d’affaires s’inscrit au Parti républicain et commence à attaquer le président en place Barack Obama.
Plus les mois passent, et plus le grand-public s’intéresse à lui.
On le voit PARTOUT ; Et ce qui devait arriver arriva.
Le 26 juin 2015, Trump annonce sa candidature aux élections présidentielles de 2016 dans sa célèbre Trump Tower.
Le jour même, il publie un document estimant sa fortune à neuf milliards de dollars…
Mais encore une fois, il se fait rattraper par la réalité et le journal Forbes qui l’avait mis en avant plusieurs fois se retourne contre lui en déclarant que sa fortune… en vaut seulement la moitié de ce qu’il déclare.
Encore pire : après une analyse poussée, The Economist publie une analyse de sa carrière et en vient à la conclusion que ses résultats ont été médiocres par rapport au reste du secteur immobilier.
The Washington Post enfonce le clou en disant que sa carrière est autant parsemée d’échecs que de réussites, et que son vrai génie réside plus dans sa capacité à créer une mythologie autour de son nom qu’à trouver des biens rentables.
Il est dénoncé par le président d’Altarea Cogedim comme une mauvaise caricature du promoteur immobilier, et les experts annoncent que sa fortune n’est qu’un empire de façade.
Afin d’éviter la catastrophe, des conseillers fédéraux lui suggèrent de se défaire d’une partie de ses actifs immobiliers pour éviter les conflits d’intérêts. Mais il refuse.
Ce n’est que le début d’une réaction en chaine qui va définitivement tuer sa carrière immobilière.
Les dangers de l’ambition
Le 20 janvier 2017, Trump passe officiellement à la tête des États-Unis.
Sa célèbre Trump Tower, tour dans laquelle il possède des appartements, prend des allures de forteresse à cause des parapets en ciment et des policiers qui l’entourent.
Pour ne rien arranger, une foule de personnes traine en permanence en bas de la tour pour espérer voir le président.
Ce qui finit par exaspérer les résidents.
La plupart des appartements en vente dans le bâtiment finissent par être bradés, et le taux d’occupation de la tour passe de 99% en 2012 à seulement 83% après son élection.
Plusieurs boutiques présentes dans le hall de la tour depuis des années décident même de partir, sentant que la situation s’envenime.
Pour couronner le tout, l’opinion publique commence à déplorer l’ancienneté de la tour qui a pris un sacré coup de vieux.
À tel point que le gratte-ciel devient l’un des moins désirables de Manhattan selon Bloomberg.
Vous verrez d’ailleurs dans quelques minutes que son destin sera encore plus tragique que prévu…
Et ce n’est pas le seul bien qui va souffrir de l’arrivée au pouvoir de Trump.
Si vous m’avez bien suivi, vous savez que Trump a construit une énorme partie de sa fortune grâce à l’immobilier new-yorkais.
Le problème, c’est que New York est une ville majoritairement démocrate.
Trump, étant clairement républicain, n’est donc pas bien vu par une grosse partie des habitants.
C’est ainsi que la plupart des démocrates de New York ET des États-Unis vont fuir tous les bâtiments estampillés Trump comme la peste.
Certains iront même jusqu’à organiser des votes pour supprimer son nom écrit en grosses lettres sur ses immeubles.
Sans compter l’arrivée d’une grosse campagne de boycott qui va diminuer les ventes de la Trump Organization.
Aux quatre coins du pays, la fréquentation de ses terrains de golf, hôtels et casinos baisse dangereusement.
Ainsi, Trump perd plus d’un milliard de dollars en moins de 2 ans.
Celui qui était vu comme un génie de l’immobilier, est désormais pris en dérision par ceux qui l’ont auparavant admiré.
C’est par exemple le cas du président d’Altarea Cogedim :
“Je pense que le métier que je fais, créer la ville, écouter les habitants, ce n’est pas le même métier que celui qu’il faisait […] C’est un peu la caricature du promoteur immobilier.”
Et alors que la crise du Covid débarque sur les pays occidentaux, la situation prend une tournure plus sombre pour Donald Trump.
Le chiffre d’affaires de ses hôtels et terrains de golf baisse de 40%.
Ses biens commerciaux, eux, perdent quasiment la moitié de leur valeur en passant de 1,9 à 1,2 milliard de dollars en 3 mois.
Puis c’est au tour des anciens casinos d’Atlantic City de rendre l’âme.
Pareil pour le premier projet de Trump qui l’avait propulsé sur la scène new-yorkaise.
Trump voit son empire s’effondrer sous les yeux ébahis du monde entier, et sa fortune fondre comme neige au soleil.
Celui qui avait 4,5 milliards juste avant l’élection de 2016… n’a plus que 2 milliards en 2022.
Et l’enfer ne s’arrête pas là, car dès 2023, Trump est confronté par la justice pour avoir gonflé artificiellement les déclarations fiscales de la Trump Organization.
Conclusion : Donald Trump fait face à un jugement de 454 millions de dollars.
Somme qu’il ne peut pas débloquer immédiatement.
La seule solution pour limiter la casse serait de vendre une partie des biens immobiliers détenus par la Trump Organization.
Malheureusement, la plupart sont immobilisés et ne peuvent donc pas être revendus… Sauf la Trump Tower.
Celle-ci pourrait donc lui être arrachée si une saisie de biens était organisée.
Mais ça, seul l’avenir nous le dira.
Maintenant que vous connaissez les causes de la chute de Donald Trump…
Écoutez bien ce que j’ai à vous dire.
Si vous êtes promoteur, conseiller immobilier ou encore entrepreneur, vous devez absolument penser à vous diversifier.
Car si Trump a réussi à s’en sortir grâce au million de son père et l’image médiatique qu’il s’est créée…
Un mauvais placement peut littéralement ruiner vos économies et votre carrière.
50% des biens de Donald Trump étaient tous basés à New York, ville concurrentielle et instable, qui, après avoir fait sa richesse, a fini par se retourner contre lui.
Par la même occasion, il s’est trop reposé sur ses acquis et n’a pas vu que les biens de luxe se développaient à toute vitesse à Manhattan, rendant vite ses actifs fragiles face à la concurrence.
Concurrence qui a d’ailleurs cannibalisé certains de ses biens lorsqu’il a fait un all-in sur les casinos d’Atlantic City, qui ont fini par se nuire les uns les autres.
Enfin, Donald Trump a construit sa carrière sur un choix unique et risqué, un choix qui a eu raison de ses ambitions : l’image.
En somme, il a préféré travailler la forme plutôt que le fond.
Et lorsque les experts lui donnaient leurs meilleurs conseils pour l’aider, il n’y a pas prêté attention.
D’ailleurs, s’il avait écouté les experts, Trump aurait pu sortir largement gagnant de la crise du Covid.
Car malgré ce que les médias vous disent, les crises regorgent d’opportunités que très peu de personnes savent repérer.
Des opportunités comme cette maison et son terrain de 3700 m2 dans le canton de Fribourg qui m’ont permis de réaliser la meilleure affaire de ma carrière alors que la crise du Covid battait son plein.
Si vous voulez savoir comment j’ai fait, cliquez juste ici pour accéder à mon histoire.
C’était Patrick Grobéty, et je vous dis à très bientôt pour une prochaine enquête !